Le gaz de schiste fait soudain bruyamment débat sur la place publique. Reportage TV, articles, commentaires, humeurs, abordent plus ou moins bien les différents aspects du sujet : la nature de ce gaz non conventionnel, son exploration sur le sol Français, les problèmes de production et de les conséquences environnementales possibles (voir le numéro de Décembre de Science et Avenir). Et que d’approximation et d’erreur dans les commentaires !
Mais au fait, gaz de quoi ? de Schiste ? Ce terme qui fleure bon le dictionnaire Québécois, traduit d’abord la difficulté à traduire en Français le mot shale. Parce que nos Gaz de schiste sont à l’origine bien sûr anglo-saxons et s’appellent « Shale gas ». Et aussi bizarre que cela puisse paraitre il est difficile de trouver une traduction française précise à shale, cette roche argileuse indurée riche en silts.
Un schiste (schist en anglais), est une roche litée par un métamorphisme déjà avancé, ce qui n’est pas le cas de toutes les shales. Un silt (siltstone) décrit une roche détritique à grain très fins, quel que soit sa composition et texture. Une argile (claystone) fait alors référence à une nature minéralogique purement argileuse. Une argilite serait peut-être le terme le plus proche, puisqu’il contient à la fois une indication presque satisfaisante de la composition et de la texture de la roche, mais c’est un terme peu usité.
Tout ça pour dire qu’au final nos « shale gas » se trouvent dans une des roches les plus communes de nos bassins sédimentaires, dans ces niveaux argileux épais considérés jusqu’alors comme terrains morts ou couvertures, et que l’on forait sans y prêter trop d’attention. Rien de mystérieux dans le schiste…