Depuis décembre 2007 les chiffres annoncés concernant le résultat de l’exploration pétrolière au Brésil sont impressionnants.
Champs de Tupi : premier puits d’exploration = 240 millions de dollars, un an de forage, réserves annoncés entre 5 à 8 milliards de barils; Puis découverte de nombreux autres champs aux alentours (Parati, Carioca, Guara, Jupiter, Iara…). Les chiffres des réserves globales annoncés valsent et on lit de 33 à 50 milliards de barils -avec parfois quelques confusions dans la communication entre les notions d’accumulation (volume en place) et réserves (récupérables).
Ces chiffres sont considérables et à mettre en regard avec la moyenne des ressources découvertes estimée avant 2007 à moins de 20 milliards de barils par an. Et cela remet en question, comme souvent dans l’histoire de l’exploration pétrolière, le scepticisme de tous ceux qui déclaraient la chasse aux éléphants (c’est ainsi que l’on nomme les champs géants) terminée.
Mais comment peut-on encore avoir de telles surprises aujourd’hui et découvrir des champs géants sur des bassins pourtant déjà explorés : en allant voir plus profond et surtout sous le sel. Car cette couche de sel épaisse qui existe dans beaucoup de bassins du monde (Brésil, GOM, Ouest Afrique…), rend l’exploration un peu plus compliquée : elle déforme les sédiments (diapirs, décollement…), elle est difficile à forer, et surtout elle perturbe la sismique et rend « aveugle ». Voir sous le sel est très délicat et ce n’est que grâce aux progrès récents de l’imagerie sismique que ces nouvelles découvertes ont pu être faites.
Néanmoins , une grande myopie persiste, et ajoutée à des difficultés techniques évidentes de production, on comprend que la quantification de telles réserves soit encore incertaine. Et à l’heure où le gouvernement brésilien lance un appel aux capitaux et technologies des compagnies internationales, la taille réelle du gâteau est encore à préciser.